Le projet COTERRA s'est clôturé le 2 décembre 2025 par un séminaire intitulé « Les agriculteurs à la recherche d’autonomie: une approche systémique de l’érosion des sols ». Cette journée, qui a accueilli une soixantaine de participant.es au Foyer rural de Saman dans le Nord Comminges, a été l’occasion de partager avec un large public les résultats et réflexions abordées dans le projet sous différents formats: bilan d’activités, scénette sur l’autonomie des agriculteurs, table-ronde sur l’approche de l’érosion, projection d’un film produit par les étudiant.es du CFA du Campus Pyrénées Comminges... Des ateliers animés par des projets et collectifs d'agriculteurs amis se sont succédés en deuxième partie de journée pour présenter leurs productions et débattre avec le public.

Cette journée a été prolongée le lendemain par le dernier Comité de Pilotage du projet, réunissant les partenaires pour discuter du bilan et des perspectives.
Les ressources produites ainsi que toutes les informations liées au projet sont disponibles sur le site internet COTERRA et sur la collection HAL INRAE dédiée. N'hésitez pas à consulter le site régulièrement pour retrouver les dernières productions et le rapport scientifique mis en ligne début 2026.
Mélodie Ollivier, Anaïs Marquisseau, Magalie Pichon, Emilie Andrieu et Annie Ouin du laboratoire Dynafor sont co-autrices d'un article intitulé "CODABEILLES: a reliable reference library of COI DNA barcodes for French wild bees monitoring (Apoidea: Anthophila)" publié dans la revue scientifique en libre accès BMC Ecology and Evolution. Le projet CODABEILLES vise à améliorer les données de barcodes de référence pour la faune apicole française.
Ollivier M., Marquisseau, A., Éric Dufrêne, Rémi Rudelle, (...), Pichon, M, Andrieu, E, Ouin A. et al. (2025). CODABEILLES: a reliable reference library of COI DNA barcodes for French wild bees monitoring (Apoidea: Anthophila). BMC Ecology and Evolution, 2025, 25 (1), pp.121. https://doi.org/10.1186/s12862-025-02429-0

Abstract:
In the Anthropocene, the decline of insect pollinators poses a significant threat to ecosystem services, particularly to wild bee populations essential for plant biodiversity and agricultural productivity. France, with 983 species, hosts one of the most diverse bee faunas in Europe, yet these species face growing pressures from habitat loss, climate change, and intensive agriculture. Addressing this crisis requires robust taxonomic frameworks and efficient species identification methods to support long-term monitoring initiatives such as the European Pollinator Monitoring Scheme, EU-PoMS. DNA barcoding, utilizing the COI-5P gene, has proven effective for species delineation and biodiversity monitoring, particularly in detecting cryptic diversity among genera with large numbers of species such as Andrena, Nomada or Lasioglossum. However, significant gaps remain in reference libraries, particularly for the species from the Mediterranean Basin. To bridge this gap, the CODABEILLES initiative was launched in 2021 to enhance barcode data for the French bee fauna. Initially, only 25% of species had barcodes from French voucher specimens, increasing to 62% when considering voucher specimens from other countries. By 2025, thanks to collaboration with sixteen specialists and institutions, CODABEILLES contributed 1477 reference barcodes, covering approximately 560 species and raising barcode coverage to 82%. When integrating data published under other initiatives over the same period the coverage reaches 94% of the French bee fauna. This dataset significantly enhances species identification accuracy and supports large-scale pollinator monitoring through metabarcoding and environmental DNA approaches. Despite the success of COI-5P barcoding, taxonomic inconsistencies persist, necessitating further integrative research. This study underscores the need for continued collaboration among taxonomists, molecular biologists, and conservationists to refine species classifications and ensure comprehensive reference databases. The improved barcode coverage provided by CODABEILLES paves the way for more accurate DNA-based monitoring of wild bee populations and their ecological interactions, crucial for guiding conservation strategies in the face of ongoing environmental change.
Résumé:
À l'ère de l'anthropocène, le déclin des insectes pollinisateurs représente une menace importante pour les services écosystémiques, en particulier pour les populations d'abeilles sauvages essentielles à la biodiversité végétale et à la productivité agricole. Avec 983 espèces, la France abrite l'une des faunes d'abeilles les plus diversifiées d'Europe, mais ces espèces sont confrontées à des pressions croissantes dues à la perte de leur habitat, au changement climatique et à l'agriculture intensive. Pour faire face à cette crise, il est nécessaire de disposer de cadres taxonomiques solides et de méthodes efficaces d'identification des espèces afin de soutenir les initiatives de surveillance à long terme telles que le programme européen de surveillance des pollinisateurs (EU-PoMS). Le barcoding ADN, qui utilise le gène COI-5P, s'est avéré efficace pour la délimitation des espèces et la surveillance de la biodiversité, en particulier pour détecter la diversité cryptique parmi les genres comptant un grand nombre d'espèces tels que Andrena, Nomada ou Lasioglossum. Cependant, il existe encore des lacunes importantes dans les bibliothèques de référence, en particulier pour les espèces du bassin méditerranéen. Afin de combler ces lacunes, l'initiative CODABEILLES a été lancée en 2021 afin d'améliorer les données de barcodes de référence pour la faune apicole française. Au départ, seules 25 % des espèces disposaient de séquences de référence provenant de spécimens français, ce chiffre passant à 62 % si l'on tient compte des spécimens provenant d'autres pays. En 2025, grâce à la collaboration de seize spécialistes et institutions, CODABEILLES a fourni 1 477 barcodes de référence, couvrant environ 560 espèces et portant la couverture des barcodes de référence à 82 %. En intégrant les données publiées dans le cadre d'autres initiatives au cours de la même période, la couverture atteint 94 % de la faune française. Cet ensemble de données améliore considérablement la précision de l'identification des espèces et facilite la surveillance à grande échelle des pollinisateurs grâce à des approches de métabarcoding et d'ADN environnemental. Malgré le succès barcoding COI-5P, des incohérences taxonomiques persistent, ce qui nécessite des recherches intégratives supplémentaires. Cette étude souligne la nécessité d'une collaboration continue entre les taxonomistes, les biologistes moléculaires et les défenseurs de l'environnement afin d'affiner les classifications des espèces et de garantir des bases de données de référence exhaustives. L'amélioration de la couverture des barcodes de référence fournie par CODABEILLES ouvre la voie à une surveillance plus précise, basée sur l'ADN, des populations d'abeilles sauvages et de leurs interactions écologiques, ce qui est crucial pour orienter les stratégies de conservation face aux changements environnementaux en cours.
Léa Beaumelle est co-autrice d'une revue de publications ou méta-analyse hiérarchique mondiale afin d'évaluer l'impact de diverses pratiques liées à la gestion extensive des vignobles, telles que la mise en place d'un couvert végétal, l'agriculture biologique ou la faible utilisation de pesticides, sur la biodiversité et les services écosystémiques (SE) associés.
Winter S., Paredes D., Beaumelle L., (...), Rusch A (2025) Extensive vineyard management and semi-natural habitats increase biodiversity and ecosystem services: insights from a global meta-analysis. Journal of Environmental Management, 2025, 395, pp.128029. https://doi.org/10.1016/j.jenvman.2025.128029

Abstract: Biodiversity erosion is a key challenge that requires major adaptations in land use for sustainable agriculture. Globally, vineyards are among the most intensive farming systems with negative impacts on biodiversity and associated ecosystem services (ES). Nature-based solutions need to reconcile biodiversity conservation with grape production from the field to the landscape scale. In this study, we conducted a hierarchical global meta-analysis to assess the impact of various practices related to extensive management such as establishing vegetation cover, organic farming or low pesticide use on biodiversity and ES. Our analysis is based on 822 datasets extracted from 221 articles. Overall, extensive management increased biodiversity and ES provision by 14.2 % in comparison to more intensive practices. While provisioning ES, such as grape quantity and quality, showed heterogeneous reponses, biodiversity and most other ES benefited from maintaining vegetation cover in vineyards. We identified the strongest positive response to extensive management in carbon sequestration (+37.8 %), followed by erosion control (+26.4 %), soil fertility (+19.9 %), and pest control (+16.4 %). Our analysis revealed that farming practices modulated the effects of extensive management, with high-diversity cover crops enhancing, and herbicide use diminishing, the beneficial impact on biodiversity and ES. Maintaining semi-natural habitats in the landscape significantly boosted the positive effect of extensive management on pest control. Finally, organic management reduced grape yield by 20 % but it did not affect grape quality. Nature-based solutions in viticulture should be based on extensive vegetation management, diverse cover-crops and low pesticide use combined with significant amounts of semi-natural habitats in the landscape, while minimising yield loss.
Résumé: L'érosion de la biodiversité est un défi majeur qui nécessite des adaptations importantes dans l'utilisation des terres pour une agriculture durable. À l'échelle mondiale, les vignobles font partie des systèmes agricoles les plus intensifs, avec des impacts négatifs sur la biodiversité et les services écosystémiques (SE) associés. Les solutions fondées sur la nature doivent concilier la conservation de la biodiversité et la production viticole, du champ à l'échelle du paysage. Dans cette étude, nous avons mené une méta-analyse hiérarchique mondiale afin d'évaluer l'impact de diverses pratiques liées à la gestion extensive, telles que la mise en place d'un couvert végétal, l'agriculture biologique ou la faible utilisation de pesticides, sur la biodiversité et les SE. Notre analyse est basée sur 822 ensembles de données extraits de 221 articles. Dans l'ensemble, la gestion extensive a augmenté la biodiversité et la fourniture de SE de 14,2 % par rapport aux pratiques plus intensives. Alors que la fourniture de SE, telles que la quantité et la qualité du raisin, a montré des réponses hétérogènes, la biodiversité et la plupart des autres SE ont bénéficié du maintien de la couverture végétale dans les vignobles. Nous avons identifié la réponse positive la plus forte à la gestion extensive dans la séquestration du carbone (+37,8 %), suivie par le contrôle de l'érosion (+26,4 %), la fertilité des sols (+19,9 %) et la lutte contre les ravageurs (+16,4 %). Notre analyse a révélé que les pratiques agricoles modulaient les effets de la gestion extensive, les cultures de couverture à haute diversité renforçant l'impact bénéfique sur la biodiversité et les services écosystémiques, tandis que l'utilisation d'herbicides le diminuait. Le maintien d'habitats semi-naturels dans le paysage a considérablement renforcé l'effet positif de la gestion extensive sur la lutte contre les ravageurs. Enfin, la gestion biologique a réduit le rendement des raisins de 20 %, mais n'a pas affecté leur qualité. Les solutions fondées sur la nature en viticulture devraient reposer sur une gestion extensive de la végétation, des cultures de couverture diversifiées et une faible utilisation de pesticides, combinées à une présence importante d'habitats semi-naturels dans le paysage, tout en minimisant les pertes de rendement.























