Quand un agropédologue souhaite lever les yeux et regarder le paysage…
Par Lionel Alletto (Directeur de recherches, UMR AGIR).
En m’intéressant aux sols agricoles, j’ai été progressivement amené à transiter d’un raisonnement et d’une démarche analytiques visant à clarifier l’impact de pratiques agricoles (travail du sol, cultures intermédiaires, irrigation, …) sur différents processus conditionnant le fonctionnement hydrique des sols et les flux de polluants (nitrate, pesticides), à un raisonnement et une démarche systémiques, intégrant de fait une plus large gamme de pratiques agricoles, raisonnées et ordonnées entre elles et en forte interaction.
Mes travaux sont menés depuis 2008 au sein de l’UMR AGIR (AGroécologie, Innovations et teRritoires), dans l’équipe VASCO (VAriétés et Systèmes de Culture pour une production agrO-écologique), et en lien étroit avec les acteurs économiques et du développement agricole. Ils portent sur la transition agroécologique des systèmes de culture et des systèmes de production, et plus particulièrement à la conception et l’évaluation multicritères de systèmes agroécologiques en cherchant à caractériser et à optimiser certains services et fonctions écosystémiques s’exerçant dans les agroécosystèmes et ce afin de limiter les externalités négatives liées à la production agricole. Aujourd’hui je souhaite aller plus loin dans la conception et l’évaluation de systèmes associant rupture forte vis-à-vis de l’usage de pesticides et protection des sols et amélioration de leur fertilité. Il est nécessaire pour cela de combiner les leviers agronomiques « parcellaires », insuffisant pour permettre cette rupture dans l’usage des pesticides, à des approches « supra », notamment à l’échelle du paysage.
Comments