L'importance des abeilles sauvages dans la pollinisation des agroécosystèmes : effets des pratiques agricoles et des stratégies de conservation
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Par Houda Benkhalifa (doctorante à l’université Cadi Ayyad, Marrakech, accueillie en séjour doctoral court à l’UMR Genphyse, Inrae Toulouse).

La préservation des espèces constituant un réseau est une condition préalable indispensable à la conservation du réseau lui-même. Ce lien, bien qu’établi depuis longtemps, demeure largement méconnu. Grâce à ses caractéristiques climatiques et écologiques, le Maroc représente un hotspot majeur de biodiversité végétale qu’animale, ce qui favorise une grande richesse en pollinisateurs, en particulier chez les abeilles solitaires. Dans leur monographie récente, Lhomme et al. (2020) recensent un total de 961 espèces d’abeilles solitaires, dont 81 sont endémiques, plaçant le Maroc au cinquième rang des pays les plus riches en espèces du bassin méditerranéen. Ce hotspot subit toutefois de nombreuses pressions anthropiques : fragmentation des habitats, pollution (traitements chimiques, anciens sites industriels), pratiques agricoles (pâturage) et changement climatique, qui affectent l’ensemble de la faune, notamment dans les milieux agricoles. Les particularités biologiques de l’apidofaune marocaine recèlent encore de nombreuses connaissances à découvrir. Dans cette perspective scientifique, l’analyse de la diversité, de l’abondance et des réseaux d’interactions apparaît comme un indicateur écologique essentiel, permettant de quantifier les interactions entre plantes et pollinisateurs dans différents contextes (milieu naturel, agroécosystèmes biologiques et conventionnels). Ces données contribueront à améliorer notre compréhension du régime alimentaire, du degré de spécialisation et des préférences des abeilles solitaires, tout en offrant un éclairage sur la manière dont les changements environnementaux influencent la stabilité et la résilience de ces réseaux.























