Dynafor aux rencontres d'écologie des paysages 2025
- Dynafor
- 30 avr.
- 3 min de lecture

Les rencontres d’écologie des paysages organisées à Strasbourg à l’initiative d’Aude Zingraff-Hamed se sont déroulées du 9 au 11 avril dans les superbes locaux de l’ENGESS au centre de Strasbourg.
Les interventions ont été de qualité, avec 5 orateurs et oratrices invitées, la participation de plusieurs collègues européens, et notamment de IALE Europe, 3 ateliers très dynamiques, une soirée splendide avec le film « la rivière invisible » de Serge Dumont, une exposition de superbes photo et un temps d’échange passionnant en table ronde avec des acteurs de la restauration de la biodiversité.
Ce moment important de la vie de la communauté scientifique intéressée par l’écologie des paysages a été une belle occasion d’échanges et de discussions. Chacun et chacune a néanmoins regretté que ces rencontres n’aient pas rencontré plus de succès et attiré plus de monde. L’absence d’une partie significative des incrit·es pose particulièrement question.
Lors de l’assemblée générale du Chapitre IALE-France qui s’est tenue le 10 avril, cette question a été discutée et des pistes ont été proposées. De nouvelles modalités de rencontres verront peut-être le jour dans les années à venir, avec, espérons le, une participation encore plus nombreuses!
Léo Mouillard-Lample et Marc Deconchat de Dynafor étaient présents et ils ont présenté des résultats de leurs travaux.
The emergence of commons: a serious-game to study the emergence of common-good perceptions and collective action to share floral resources among bees and beekeepers
Léo Mouillard-Lample, Axel Decourtye, Christophe Le Page, et Cécile Barnaud
Si l’étude des communs a donné lieu à de nombreuses publications dans la littérature, l’émergence d’action collective suscitée par la perception nouvelle d’une ressource auparavant perçue comme illimitée en tant que bien commun reste peu explorée. La mise en évidence de compétition entre abeilles et la concurrence entre apiculteur.rices font émerger de nouveaux débats sur le partage des ressources florales sur les territoires. Nous étudions ces changements en accompagnant ces discussions sur l’émergence de nouvelles formes d’organisation collective à travers une méthodologie de jeu sérieux. Nous présentons ici le résultat de 6 sessions de jeu à travers la France.

Rôles et gestions de haies et des lisières dans les paysages ruraux
Marc Deconchat, Catherine Bonnet, Amandine Durpoix, Anne Farruggia, Claudine Thenail
Les espaces arborés dans les paysages ruraux constituent des infrastructures écologiques importantes, notamment par leurs liens avec différents aspects des activités agricoles et d’élevage. Les haies sont plus particulièrement reconnues en tant que composantes agroforestières pouvant jouer des rôles déterminants dans les transitions agroécologiques. D’autres formations arborées linéaires, et notamment les lisières entre les bois et les zones agricoles, ont été bien moins considérées alors qu’elles présentent des similarités avec les haies. A partir d’une analyse systémique et d’enquêtes de terrain, la présentation mettra en évidence les points communs et les différences entre les haies et les lisières en tant qu’infrastructures écologiques arborées linéaires des paysages ruraux, ainsi que la diversité des pratiques de gestion qui les façonnent et déterminent leurs dynamiques respectives. Les résultats montrent que les origines et structures végétales des haies et des lisières sont différentes et résultent de processus qui n’ont pas les mêmes déterminants dans le cas général. Cependant, dans les zones de déprise agricole, d’anciennes haies peuvent devenir des lisières de boisements spontanés sur d’anciennes parcelles agricoles. Par contre, les pratiques de gestion des haies et des lisières par les agriculteurs semblent peu différentes, mobilisant les mêmes techniques et imposant les mêmes contraintes. Cependant, les statuts fonciers des haies et des lisières sont souvent différents et peuvent de ce fait induire des pratiques particulières selon les modalités d’interactions entre les acteurs concernés de part et d’autre. La compréhension de ces différences est nécessaire pour élaborer des projets de développement et d’entretien de ces infrastructures écologiques dans les paysages ruraux, dans la perspective de transitions agroécologiques, en tenant compte concrètement et précisément des besoins, mais aussi des contraintes, des gestionnaires et bénéficiaires de ces espaces. Du fait de leurs rôles écologiques similaires, les haies et les lisières forestières devraient être plus souvent envisagées de façon complémentaires. Elles sont de fait gérées conjointement par les agriculteurs qui appréhendent globalement l’ensemble des interfaces entre leurs parcelles de culture et d’élevage, et les espaces arborés, de haie ou de lisière. Deux recommandations sont proposées en conclusion : 1) mieux comprendre quelles sont les pratiques effectives de gestion des haies et lisières mise en œuvre par les agriculteurs ; 2) mieux cartographier conjointement les haies et les lisières dans les outils de planification écologique territorialisée.

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