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Julien Blanco

Les arbres jouant des rôles cruciaux dans les agroécosystèmes, tant sur le plan écologique (maîtrise de l’érosion, habitat pour la faune, etc.), qu’économique (fourniture de bois et de divers menus produits sylvestres) ou social (valeur paysagère et culturelle), mes recherches ont pour objectif une meilleure prise en compte des arbres et de leurs fonctions dans les agroécosystèmes, et in fine  leur préservation.

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Mes travaux se concentrent en ce sens sur les interactions entre les formations arborées et les acteurs ruraux dans les agroécosystèmes. Je mobilise une vision socio-écologique des agroécosystèmes, que j'appréhende comme des espaces « semi-naturels Â» co-construits par des facteurs biophysiques (conditions climatiques, types de sol, etc.) et humains (types d’activité, pratiques de gestion, systèmes de régulation de l’exploitation des ressources naturelles, etc.). Plus particulièrement, mes travaux se focalisent sur les dynamiques (régressives ou progressives) des formations arborées dans les agroécosystèmes (approche écologique) et sur leurs déterminants socio-techniques, économiques et politiques (approche sociologique et ethnologique).

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Recherche :

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Au sein de Dynafor, mes travaux s’inscrivent dans le projet ACTAFORSE (Interactions des acteurs pour la gestion de la forêt paysanne et des services écosystémiques) financé par l’appel d’offre « Agroforesterie Tempérée Â» de la Fondation de France.

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L’aspect novateur du projet est d’intégrer l’effet (1) des pratiques de gestion et d’exploitation et (2) les interactions sociales pour mieux comprendre la diversité et la variabilité de la forêt paysanne (bois, arbres isolés, haies et lisières) dans les Coteaux de Gascogne. Le projet entend donc mettre à jour les interactions complexes entre la forêt paysanne, les pratiques et les acteurs du monde rural, ainsi que les services écosystémiques que les acteurs locaux entendent tirer de ces arbres.

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Par exemple, la gestion d’une haie peut dépendre d’un seul acteur (haie entre les deux champs d’un même agriculteur) ou de deux (haie frontalière entre deux propriétés). Celle d’une lisière peut à l’inverse faire intervenir des acteurs variés, pas forcément agriculteurs (forestiers, agriculteurs, chasseurs, etc.), tandis que la gestion d’un arbre isolé est généralement à la discrétion d’un seul agriculteur. Des interactions sociales plus ou moins complexes existent donc, selon la formation arborée et selon le nombre et la nature des acteurs et de leurs relations interpersonnelles. Les pratiques de ces acteurs sont par ailleurs motivées par des objectifs individuels, des savoirs et représentations propres à chacun ou encore par les attentes qu'ont les gens vis-à-vis des arbres et des forêts (valeur culturelle, économique ou écologique). Dans le même temps, ces motivations personnelles subissent l’influence d’acteurs indirects (conseillers, amis, etc.) et du contexte plus général dans lequel elles s’inscrivent : elles sont dynamiques et réactives à des changements de la sphère sociale, économique ou environnementale.

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En comprenant ces interactions socio-écologiques complexes, le projet Actaforse cherche donc à mieux caractériser les modalités de gestion de la forêt paysanne, ses déterminants ainsi que ses conséquences écologiques et sociales.

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Formation :

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Mes activités de recherches antérieures concernaient également la place des arbres dans les agroécosystèmes, avec des terrains dans les pays du Sud.

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Dans le cadre de ma thèse de doctorat (2012-2015) j’ai travaillé au Maroc sur les parcs à acacia de la bordure saharienne. Pour ces parcs, à ce jour peu connus, il s’agissait (1) d’étudier les usages et les pratiques des agropasteurs semi-nomades et sédentaires sur les acacias en recourant à des entretiens, à l’observation et la participation aux activités agricoles et pastorales ; (2) de déterminer si les parcs à acacia étaient menacés par ces activités grâce à des inventaires dans les peuplements ; et (3) d’analyser l’efficacité de la politique forestière marocaine en matière de protection de ces formations arborées. Ce travail a été utile pour déconstruire un discours souvent simpliste qui accuse les agropasteurs, parfois à tort, de dégrader les espaces boisés et pour mettre en lumière les faiblesses de la politique forestière marocaine, qui ne prend pas suffisamment en compte les usagers réels des forêts dans ses plans de conservation.

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En 2010, dans le cadre d’un stage de M2, mes travaux ont concerné les systèmes vivriers du Vanuatu, un archipel du Pacifique. Il s’agissait alors de recenser l’agrobiodiversité présente dans ces systèmes et d’analyser les facteurs de variation, dont notamment l’influence de la densité de population, des conditions agroécologiques locales ou des coutumes.

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